Peut-être devrait-il être interdit aux couples ayant des enfants de se séparer.
Peut-être aussi qu'il faudrait rendre rétroactive cette interdiction.
C'est une idée qui mettrait certainement de l'ambiance dans les foyers je pense.
Pourquoi le prix d'une séparation est-il toujours si lourd à payer pour l'un ou l'autre ?
Il semble qu'il y en est toujours un qui trinque plus que l'autre dans ces histoires. De la femme laissée à se débrouiller seule avec les enfants aux pères privés ou dépossédés des leurs cela fait beaucoup d'histoires tristes et de vie brisées.
Si on laisse de côté les lois qui me font par moment penser à des extincteurs qui seraient fixés au mur sans qu'on puisse les détacher. Là en cas d'incendie mais inutilisables si un feu se déclenche.
Il reste des histoires tristes .
Quand parfois je passe devant une vitrine de jouets ou de vêtements pour mômes ou bien que je croise un mec qui tient son gamin dans ses bras j'ai un serrement de coeur. Même que des fois ça m'étrangle.
Peut-être suis-je trop sentimental, trop sensible me dis-je.
Alors je me tance et fais résonner en moi la litanie habituelle des arguments auxquels je suis sensé me référer. Mon fils n'est pas malheureux, je le vois régulièrement, mon lien avec lui n'est pas rompu, c'est comme ça et il faut voir le bon côté des choses qui bien sûr pourraient être pires. Et puis bien sûr penser à lui, à son intérêt.
Je me tance et retance et puis je m'ébroue.
Envie de mordre.
Mais que le monde aille donc se faire foutre et je veux inviter ma souffrance d'homme blessé au débat.
Je n'ai pas que je sache commis de crime qui pourrait justifier que je sois ainsi privé de voir mon fils pendant deux semaines en devant me réciter chaque jour le chapelet de conneries citées plus haut comme d'autres prennent des calmants pour tenir le coup
Désolé que cela me rende triste et de ne pas en plus la fermer virilement en serrant mes petits poings.
Mon amour serait-il moins quelque chose que je doive le ranger au placard.
On fait le deuil d'une disparition, qu'elle soit décès ou séparation. On éteint alors peu à peu son amour. On fait le deuil de quelque chose qui n'est plus ou ne peut plus être.
Mais je ne peux pas faire le deuil du vivant, du présent, de ce qui est.
Chaque fin de week end est une torture et il faut rapidement que je me sorte mon fils de la tête et que je fasse pourtant ce deuil aussi impossible qu'imparfait pour les deux semaines qui vont suivre.
Je vous parlerai aussi de ces week end de un jour et demie que tant connaissent. De ces projets, de ces envies qu'on ne peut réaliser. De ces jouets achetés pour rien, de ces bricolages commencés et jamais finis, de tous ces jours sans lendemain ...
Qu'une séparation bouleverse la vie de chacun et qu'il faille se réorganiser est évident.
Au delà de ça rien ne justifie que ce soit au détriment du père, de son rôle, de sa place, de ses sentiments et de ses attentes.
Car il n'est pas seulement question de l'intérêt des enfants.
Sous la pression des pères et celles des associations des progrès ont été réalisés.
Il faut continuer ... de parler et de témoigner.
C'est peu mais c'est ainsi que les choses ont sans doute déjà évolué.
Le web et les blogs sont pour cela un excellent moyen de communication. Ils nous aident à sortir de notre isolement et à affirmer nos revendications.
Je propose à ce sujet qu'on réfléchisse à faire du web-lobbying.